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« Encourager l’emploi » a toujours été, et restera bien, l’un des slogans les plus rabâchés par les politiques publiques, toutes périodes et toutes nations confondues. Le Maroc n’y déroge pas, et à plusieurs reprises, la politique budgétaire du Royaume en a bien tenu compte.

Entre les dispositifs de formation et de renforcement de compétences, et les mesures d’incitation fiscale à l’emploi, la politique de promotion de l’employabilité ne manque pas de dispositifs aux noms très évocateurs.

Résumé des principaux programmes actifs, de leurs champs d’application et de leurs limites.

Le dispositif TAHFIZ

Petit benjamin du Ministère de l’Emploi, ce dispositif s’est vu « re-lifter » par la loi de finances 2018. Il prévoit la possibilité pour une société nouvellement créée, de limiter durant 2 années, le coût social attaché au recrutement de ses dix (10) premiers collaborateurs. Le dispositif concerne des collaborateurs dont le salaire net ne dépasse pas 10.000 dhs A la clef :

  • L’exonération faite à l’employeur de sa part patronale relative aux cotisations de sécurité sociale, celle-ci étant prise en charge par l’Etat ;
  • L’exonération faite aux collaborateurs de leur impôt sur le revenu, normalement retenu à la source et liquidé par l’employeur.

Bien qu’en manque de statistiques probantes, le dispositif peut d’ores et déjà être qualifié d’efficace, au vu du recours fréquent dont il fait l’objet par les entrepreneurs, tels que relayés par les professionnels du chiffres.

Le Programme IDMAJ

Instauré depuis 2006, ce dispositif vise l’insertion de jeunes diplômés au sein du tissu économique, en offrant aux employeurs la possibilité de les intégrer en tant que stagiaires pendant 24 mois. Ce contrat d’insertion, conclu entre l’employeur, le stagiaire et l’ANAPEC permet :

  • L’exonération faite à l’employeur des cotisations patronales et salariales dues à la CNSS et de la taxe de formation professionnelle au titre de l’indemnité de stage comprise entre 1.600 et 6.000 DH pour les demandeurs d’emploi titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur, du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent ou d’un diplôme de la formation professionnelle ;
  • L’exonération de l’impôt sur le revenu au titre de l’indemnité de stage, à hauteur de 6.000 DH, versée aux stagiaires.

Ce dispositif ambitieux a pu faire ses preuves, notamment auprès des centres d’appel en recherche de profils à former. Cependant, il a été ralenti par des obligations administratives lourdes et des conditions d’application limitatives.

Le programme TAEHIL

Initié pour répondre aux besoins des entreprises en termes de profils spécifiques, le programme vise à octroyer à ces dernières, des aides pour la formation de demandeurs d’emploi peu qualifiés ou aux profils non adaptés. Sa composante formation au profit des secteurs émergeants (automobile, aéronautique,..) a bien fait ses lettres de noblesse, laissant cependant les autres secteurs en reste. Initiative donc pertinente certes, mais qui rencontre encore aujourd’hui peu de succès pour les même éternelles raisons :

  • manque de coordination entre l’ensemble des parties prenantes (employeurs, administration et instituts de formations, notamment) ;
  • lourdeurs administrative pour constituer les dossiers,…

Les contrats de recherches :

Le Code Général des Impôts prévoit plusieurs exonérations, parmi lesquelles figure celle liée aux contrats de recherche. Cette mesure encourage le recrutement de jeunes chercheurs dans le cycle de doctorat, en exonérant ces derniers de l’impôt sur le revenu dû au titre des indemnités que leur verse leur employeur.

L’exonération n’est valable que pour les indemnités de dépassant pas 6.000 DH par mois, pendant 24 mois.

Cette mesure, sensée promouvoir le recrutement de jeunes étudiant chercheurs, peine à inscrire des résultats percutant, et ce, compte tenu du faible recourt aux contrats de recherche de la part d’entreprise, même opérant dans des secteurs innovants.

Bilan

Avec ses ambitieux dispositifs, le Maroc est, en théorie, bien outillé pour favoriser l’employabilité des jeunes. En théorie ! En effet, les programmes, tous autant les uns que les autres, comptent lourdement sur la bonne foi des employeurs et sur la conscience professionnelle des chercheurs d’emplois. Deux composantes encore bien absentes des mœurs Marocaines…

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