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Le Maroc prévoit d’atteindre des objectifs ambitieux dans son Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2024, tout en cherchant à consolider les progrès réalisés au cours des deux dernières années. Cependant, le séisme récent qui a touché le pays et a eu un impact économique considérable, pourrait compliquer la réalisation de ces objectifs.

Ce projet révèle plusieurs orientations cruciales visant à renforcer l’économie et à améliorer le bien-être social des Marocains. L’un des points les plus saillants est l’objectif d’inflation ciblée à 3,4% pour 2024, réduite à 2% à partir de 2025. Pour y parvenir, le gouvernement mettra l’accent sur la stabilité économique et la mise en œuvre d’engagements majeurs, notamment la stratégie « Génération Green » avec une enveloppe budgétaire de plus de 110 milliards de dirhams pour soutenir l’agriculture et améliorer la production et la distribution alimentaire. La gestion des ressources hydriques jouera également un rôle essentiel, avec 143 milliards de dirhams alloués sur la période 2020-2027 pour garantir l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, notamment par des projets d’interconnexion des bassins hydriques et la construction de nouveaux barrages.

Le gouvernement s’engage également à renforcer l’État social en lançant le programme des allocations familiales d’ici la fin de 2023, après avoir généralisé l’Assurance Maladie Obligatoire. Les recettes nécessaires proviendront de la réforme des programmes sociaux existants et de l’amélioration du ciblage grâce au Registre national de la population et au Registre social unifié. Ainsi, des réformes importantes sont prévues dans les secteurs de la santé, de l’éducation, et du système judiciaire, visant à moderniser ces domaines et à améliorer la qualité des services offerts.

 

La modernisation du système judiciaire, la rénovation des tribunaux et le renforcement des compétences du personnel, est une priorité. La déconcentration administrative et la régionalisation avancée seront également mises en œuvre pour améliorer la gouvernance publique et réduire les disparités régionales. En parallèle, le gouvernement simplifiera les démarches administratives, facilitera l’accès au foncier et développera de nouveaux outils de financement pour amener un investissement de 550 milliards de dirhams en partenariat avec le secteur privé, créant ainsi 500.000 emplois entre 2022 et 2026.


Un autre objectif majeur du PLF est de réduire progressivement le déficit budgétaire à environ 4%, tout en visant une croissance économique d’environ 3,7% en 2024. Cela nécessitera une réforme de la loi organique relative à la Loi de Finances pour maîtriser l’endettement et élargir son champ d’application aux établissements publics. La réforme fiscale, en particulier la réforme de la TVA et l’intégration du secteur informel, est également une priorité en 2024.

Récapitulatif:

  • Réforme de la TVA;
  • Réforme du mécanisme d’examen de la situation d’ensemble des personnes physiques;
  • Nouvelles amnisties fiscales;
  • Nouvelles mesures douanières.



En conclusion, le PLF 2024 reflète une vision ambitieuse de l’avenir, avec des objectifs concrets pour stimuler la croissance économique, renforcer l’État social, mettre en œuvre des réformes structurelles et garantir la soutenabilité des finances publiques. Cependant, il reste à voir si le gouvernement aura les moyens de ses ambitions, d’autant plus que les premiers efforts financiers devront être consacrés à la reconstruction après le séisme d’Al Haouz.